Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poèmes

  • ISLAND

    091226-27 stage de poterie 103.jpg

     

    Tenter d'être une île

    Déserte, inhospitalière,

    Sauvage

    Aux côtes découpées

    Par la marée

    Devenir un bout de roche

    Insensible à l'ardeur

    Du soleil

    De la pluie

    Mais sol fertile

    pour d'autres

    Etre une île

    minérale, végétale

    Bercée par

    Des chants d'oiseaux

    Par le chant

    des

    Océans

    Forteresse Invisible

    Avalon

    à

    Moi-seule

    Etre une île que, toi seul, voyageur perdu,

    abordera

  • Peire Raimon

    troubadourXIII.jpgLe blocage ici a cela de bien qu'il me fait alimenter ce blog soit par mes écrits nouveaux, soit par mes écrits anciens, soit encore par mes découvertes...Aujourd'hui, je vous présente le poème d'un troubadour toulousain...ça remonte les siècles...

    Petite biographie:
    "Peire Raimon de Toulouse, le Vieux, était fils d’un bourgeois. Il
    se fit jongleur et s’en alla à la cour du roi Alfonse d’Aragon
    (1162-1196); et le roi l’accueillit et lui fit grand honneur. Il était
    savant (en poésie) et subtil; il savait bien chanter et bien trouver,
    et il fit de bons vers, de bonnes chansons et de bonnes compositions;
    et il resta à la cour du roi et du bon comte de Toulouse, son
    seigneur, et à la cour du seigneur Guilhem de Montpellier, longtemps.
    Puis il prit femme à Pamiers, et c’est là qu’il mourut."

    L'un de ses poèmes:

    I.–Maintenant j’ai bien appris d’Amour comment il sait frapper de son
    dard; mais comment ensuite il sait gentiment guérir, cela je ne le
    sais pas encore. Je connais le médecin qui seul peut me donner la
    santé, mais à quoi cela me sert-il, si je n’ose lui montrer ma plaie
    mortelle?
    II.–Je mourrai par ma sottise, car je ne vais pas lui montrer et dire
    la douleur qui me fait souffrir; personne ne peut me donner un remède
    contre cette douleur sauf la dame gaie et courtoise, que j’aime et que
    je chéris tant que je n’ose lui crier pitié, tellement j’ai peur que
    cela lui déplaise.
    III.–J’ai un grand désir de pouvoir venir à genoux vers elle, d’aussi
    loin qu’on pourrait la voir, de venir vers elle mains jointes, lui
    faire hommage, comme un serf doit le faire à son seigneur, et en
    pleurant implorer sa pitié sans crainte des mauvaises gens.
    IV.–Bonne dame où nous voyons tous biens naître comme graines et
    fleurs, puisque je vous aime et vous désire tant, je vous crie pitié;
    que pitié et ma bonne foi me viennent en aide auprès de vous, car je
    garderai bien mon secret et je vous serai plus fidèle–que Dieu me
    protège!–que Landric ne le fut à Aye.
    V.–Qu’aucun homme ne me dise de flatterie pour entendre mon coeur
    ( c.-à-d . le fond de ma pensée, de mon coeur) (–car je saurai
    lui dire gentiment un mensonge!–) pour que après qu’il m’aurait trahi
    il criât ensuite ma sottise. Mais je suis si dur à l’épreuve que vous
    pourriez me faire dire plutôt que la bure de presset est de la
    laine.
    VI.–Je veux prier Mon Diamant, que j’aime tant, de réciter ma chanson
    à Toulouse.

  • En route

    58410.jpg


    C’est par un beau matin clair que tu prendras tes affaires
    Tu ne te retourneras en aucun cas, ton chemin filera droit

    Sur la rondeur de cette terre tu as laissé une empreinte, un pas
    Et des royaumes sans ombre tu as gardé la sauvage poussière

    Mais il est temps, tu as entendu l’appel, tu as senti le vent
    Tu t’es levé et d’un pied sûr, tu as franchi les rapides courants

    Rien ne te fait dévier de cette étroite route qui t’a décidé
    Des mystères subsistent mais tu n’y prêtes plus tes pensées

    Ta loyale boussole ne te montre qu’un ultime grand Nord
    Et ton navire fougueux refuse de s’embourber dans ces ports

    Alors tu files, tu avances, tu détruis, tu ruines et défriches
    Ce nouveau sentier, cette curieuse voie dont tu t’entiches

    Une sourde colère gronde en toi, c’est l’orage qui te meut
    Celui-là même qui naguère créait en toi les nuages bleus

    En route, camarade, ce dernier chemin de guerre sera le tien.



    Écrit le 27/11/08

  • L'ignorant

    Voici un poème d'un auteur que j'ai appris à lire, à apprécier... "Jaccottet", toujours vivant et dont les mots interrogent ce silence en nous, ces sentiments que nous ne pouvons saisir...Il travaille sur notre impalpable..Ce poème s'appelle L'ignorant et c'est en ignorante que je le lis encore en cette après midi de blocage en Guyane. (Pour ceux qui ne le savent pas, une grande majorité d'ailleurs, la Guyane est en ce moment complètement paralysée par un mouvement qui se bat pour faire baisser le prix de l'essence ... nous sommes le département français avec le prix à la pompe le plus cher : 1.77 ... il est prévu encore une augmentation en janvier... Ici nous sommes tous solidaires malgré quelques "échauffourées" comme on peut le lire ds un journal réunionais....l'ambiance est plutôt bon enfant et les barrages bien acceptés...) (enfin je m'éloigne de la poésie...)



    Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,

    plus j'ai vécu, moins je possède et moins je règne.

    Tout ce que j'ai, c'est un espace tour à tour

    enneigé ou brillant, mais jamais habité.

    Où est le donateur, le guide, le gardien ?

    Je me tiens dans ma chambre et d'abord je me tais

    (le silence entre en serviteur mettre un peu d'ordre),

    et j'attends qu'un à un les mensonges s'écartent :

    que reste-t-il ? que reste-t-il à ce mourant

    qui l'empêche si bien de mourir ? Quelle force

    le fait encor parler entre ses quatre murs ?

    Pourrais-je le savoir, moi l'ignare et l'inquiet ?

    Mais je l'entends vraiment qui parle, et sa parole

    pénètre avec le jour, encore que bien vague :

    « Comme le feu, l'amour n'établit sa clarté

    que sur la faute et la beauté des bois en cendres... »

    t-T.Dohollau__Jaccottet.jpg

  • Poussières

    Dans une cave sombre,
    dans un sous-sol sans lumière,
    enfoui dans un univers de poussière,
    une coeur battait péniblement,
    étouffant sous les grains
    de saletés, sous les
    immondices des années,
    un semblant de vie.
    Mais ce coeur malgré le
    manque ne souhaitait que l'air.
    Puis vint enfin le balayeur du soir.
    Armé de sa seule peur,
    il décrivit un arc et
    remit de la lumière
    dans ce coeur
    plein de poussière

    ngc1999.jpg