J'ai l'impression de ne jamais avoir autant glisser de mots, de souvenirs de la Reunion dans ce que j'écris que depuis que je n'y suis plus...Est-ce parce que lorsque que l'on est devant la chose on ne peut que se taire et contempler? Faut-il nécessairement ce temps d'absence pour en parler? En parler ramène-t-il ce qui n'est plus? Poésie "réalisation du désir demeuré désir"...

Et la main aux couleurs mélangées

Sera toujours là pour parler de ces mots étrangers.

Elle ouvrira au monde

Ce petit bout de terre où l’eau du ciel gronde.

Jeune présomptueuse,

Quelle parque absurde crois-tu être

Pour tisser de ta voix cette île voluptueuse ?

Dans quels cirques aux crêtes sans maître

Dans quels sables aux coraux flétris

Trouveras-tu chaque jour l’écho d’une vie ?

Cette terre est mélange et c’est là

Dans le mélange qu’elle sera.



2.2.06

Ecrire comme roule le kayamb

Minuscules grains perdus

Dispersés au vent

Ecrire comme roule la mer

Souffle projeté vers ailleurs

Et sans cesse revenant

Ecrire enfin sur une aile

Portée par un paille-en-queue

Envolé dans l’azur s’embrasant.

Mais écrire pour que les clous de mots

s’enfoncent dans ce monde présent.



2.2.06

"L'accent du pays où l'on est né demeure dans l'esprit et dans le coeur comme dans le langage"