Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

suite de Un début

Lui
Il y a cette femme à côté, celle qui est capable de chanter et danser seule dans son jardin... On m'a collé quelqu'un d'encore plus fou que moi, capable de ressentir de la joie. Juste pour me faire enrager. Elle n'a pas beaucoup de visites. Elle a fait une fête avec des gens qui s'ennuyaient à mourir. J'ai regardé. J'ai senti ses yeux qui me scrutaient dans le noir. Elle a même osé frapper à la porte. Elle ne peut pas rester avec son bonheur chez elle? A-t-elle besoin de l'étaler aussi ici?
J'ai rendez-vous la semaine prochaine. Il va falloir sortir. Pourquoi ce maudit docteur pour fous ne comprend-il pas que je ne veux plus que l'on me voit? Pourquoi ne vient-il pas comme je le lui ai demandé? "Cela fait partie de ta thérapie", "il faut que tu te confrontes au monde", "tu ne voudrais pas devenir asocial quand même?". Oh ben non alors, je ne le voudrais pas, je le suis déjà! Et parlons-en de sa "thérapie"....Depuis 20 ans, je me bourre de médocs, plus ou moins forts selon les rechutes, c'est ça sa thérapie de merde? Je lui en ferais bouffer de sa thérapie, il va comprendre comme on se sent mieux après! Il va encore me parler de son "centre d'aide par le travail", je vais encore l'envoyer promener. Il n'est pas question que je produise quoi que ce soit pour cette société qui juge et qui sourit. Je vais adopter un chien. Je le dresserai à être mon ami. Oui, c'est ce que je vais faire.
L'autre à côté fait encore un de ces boucans...elle installe une balançoire...et pourquoi pas un toboggan, elle compte ouvrir un centre pour gamins chez elle ou quoi? Il ne manquerait plus que ça. Elle l'essaye. Je ne me rappelle même plus la dernière fois que j'ai fait de la balançoire.

Elle
J'ai le coeur encore chaviré et je sens tes coups de pieds, tu as adoré la balançoire...moi aussi! Cela faisait si longtemps. Mes fesses ne se souvenaient plus de cette impression d'être la seule partie de mon corps rattaché à ce monde de pesanteur. L'impression de voler, de vitesse, de rire jusqu'au ciel. Quel plaisir oublié!
Tu pousses tellement vite, tu es désormais capable de me filer de sacrés coups de pieds...moi, je m'arrondis pour te protéger. Tu verras, quand tu sortiras de ton cocon, un autre cocon t'attendra ici avec moi.
Je n'ai toujours pas pris contact avec le voisin. Mais je suis sûre qu'il existe désormais. Quand je faisais de la balançoire, je l'ai vu à sa fenêtre. Plutôt bel homme mais un regard qui me terrifie, je dois l'avouer. Je me fais encore des idées sur les autres. Pourtant je m'étais promis de ne plus juger mon prochain. Sale habitude. Pourquoi ne répond-il pas quand je frappe à sa porte?

Commentaires

  • J'aime.

    Dans la manière d'écrire, le monologue dans la tête, et son aspect psy à lui, ça me rappelle le horla, et ça me fait plaisir.

  • suis contente que ça te plaise. Pour le côté psy, je m'inspire largement de quelqu'un qui m'est très cher et très proche.

  • Oh oh... quel chemin, quelle aventure!!
    Serait ce une bonne nouvelle qui se profile dans ton petit ventre??
    Wouaaaa je trouve toutça génial, trépident, inattendu!! Je suis loin de la petite frédérique qui avait traité la prof de math de folle!
    lol

  • oula...euh non rien à l'horizon...ventre a peu pres plat et pour un bout de temps:)

  • Merci, ça me rappelle qu'il faut que je le continue...

Les commentaires sont fermés.