Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Va où ton coeur te porte....

Un petit extrait du livre que je suis en train de lire "Va où ton coeur te porte" de Susanna Tamaro:
"Derrière le masque de la liberté se cachent souvent la négligence, le désir de ne pas être concerné. La frontière est très mince, la franchir ou ne pas la franchir est une question d'instant, de décision que l'on prend ou que l'on ne prend pas; tu ne te rends compte de son importance que lorsque l'instant est passé. Alors seulement tu te repens, alors seulement tu comprends qu'à ce moment-là il ne devait pas y avoir liberté mais intrusion: tu étais là, tu étais consciente, cette conscience t'imposait d'agir. L'amour n'est pas fait pour les paresseux, pour exister dans sa plénitude il exige parfois des gestes précis et forts. Tu comprends? j'avais travesti ma lâcheté et mon indolence sous le noble habit de la liberté.
L'idée du destin nous vient avec l'âge. Lorsqu'on a le tien, généralement on n'y pense pas, tout ce qui arrive nous apparaît comme le fruit de notre propre volonté. Tu te sens comme un ouvrier qui, pierre par pierre, construit devant lui la route qu'il devra parcourir. C'est seulement à distance, bien plus loin, que tu t'aperçois que la route est déjà construite, un autre l'a tracée pour toi et tu n'as plus qu'à continuer. On fait habituellement cette découverte vers quarante ans, on commence alors à sentir que les choses ne dépendent pas uniquement que de soi. Moment dangereux, au cours duquel il n'est pas rare de glisser dans un fatalisme étriqué. Pour voir le destin dans toute sa réalité, tu dois laisser passer encore quelques années. Vers soixante ans, quand la route derrière toi est plus longue que celle qui te reste, tu vois quelque chose que tu n'avais jamais vu avant: le chemin que tu as parcourun'était pas rectiligne mais plein de carrefours, à chaque pas il y avait une flèche qui t'indiquait une direction différente; de là partait un sentier, de là un chemin herbeux qui se perdait dans les bois. Certaines de ces déviations tu les as prises sans même t'en apercevoir, d'autres tu ne les as même pas vues; celles que tu as négligées, tu ne sais pas où elles t'auraient conduite, dans un endroit meilleur ou pire; tu ne le sais pas mais tu éprouves quand même des regrets. Tu aurais pu faire telle chose et tu ne l'as pas faite, tu es revenue sur tes pas au lieu d'avancer. Tu te souviens du jeu de l'oie? La vie avance un peu de la même façon.
Dans les carrefours de ta route, tu rencontres les autres vies; les conaître ou ne pas les connaître, les vivre à fond ou les négliger dépend du choix que tu fais en un instant même si tu l'ignores, ta vie et celle de tes proches se jouent souvent ainsi, quand tu choisis de tourner ou de continuer tout droit."

Commentaires

  • Merci, mille fois merci, encore un passage plein de sagesse comme je les aime. Et cette fois je ne vais pas repomper, je vais faire un lien vers ici.

    Encore merci la Miss

    hi

Les commentaires sont fermés.